Beauty and the Beast

La belle et la bête

La Belle et la Bête de Jean Cocteau, d’après le conte de Madame Leprince de Beaumont, fut sûrement l’une de mes premières intrusions enfantines dans le monde du fantastique. Comment ne pas oublier Jean Marais et Josette Day dans ce noir & blanc somptueux, fait d’ombres et de lumières. Et j’imagine suranné pour beaucoup de monde aujourd’hui. Le film de Cocteau date de 1945 quand même.

Le thème « The Beauty and the Beast », je l’ai d’abord découvert chanté par Claude Nougaro sur un double live à l’Olympia, sous le nom de « Comme Une Piaf ».

https://www.youtube.com/watch?v=GZTeOZbTZBE

Comme une Piaf au masculin
J’voudrais pouvoir chanter le bottin
Et vous r’muer les intestins
Comme une Piaf au masculin

Avec dans ma voix un seul mot
Comme un bec fleuri de rameaux
J’voudrais vous guérir de vos maux
Qu’enfin
Vous vous sentiez bons et beaux
Et bien
Ce s’rait là le vrai but atteint
Et mon seul butin

Sur ce plateau presque olympien
Avec mes pieds de sarrasin
J’voudrais fouler comme un raisin
Vos cœurs
Qu’en ruisselle un joli vin
Divin
A faire chanter vos lendemains
Jusqu’au matin au moins

Alors j’pourrais tirer l’rideau
Sans honte vous tourner le dos
J’vous aurais tous eus dans la peau
Sans chagrin
J’irais prendre le repos
Des saints
J’irais rejoindre ton satin
N’est-ce pas Piaf enfin

Rien à voir avec le thème de la Belle et la Bête ! Claude Nougaro essayait avant tout de faire coller sa poésie avec la musique. Mais j’avais bien lu sur mon superbe double vinyle le nom du compositeur de ce superbe thème : Wayne Shorter. Oui, le saxophoniste qui avait si longtemps joué avec Miles dans ce superbe et incroyable quintet, avant d’aller fonder cet étonnant Weather Report, si loin de ce mélange de rigueur et de liberté. Celui que j’allais voir aussi quelques années plus tard au festival de Nice dans une non moins étonnante formation électrique à moitié féminine. Celui dont Miles (ou Coltrane, mémoire…) disait :

Wayne, il joue comme on cuisine des œufs brouillés. Mais tout est dans l’art de les brouiller, les œufs…

En 1974, en pleine collaboration avec Weather Report, Wayne s’offre une petite parenthèse pour aller jouer avec des artistes brésiliens, et notamment Milton Nascimento. L’album résultant de cette escapade, « Native Dancer », est à mes oreilles une de meilleures réussites de fusion musicale entre deux mondes, si loin et si proche. Et au début de ce superbe album irradie « Beauty and the Beast », composition faite d’ombres et de lumière.

 

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