Après la répétition

Théâtre.

Je suis beaucoup allé au théâtre dans mon ancienne vie. J’aime les salles sombres, les mots, la machinerie du théâtre, la magie. J’aime le plaisir physique de voir et ressentir les acteurs, le spectacle vivant, inattendu. Voir plusieurs fois une pièce est une vraie expérience de ce que l’on appelle « l’art in progress ». Il y a juste un problème avec cet art, c’est que les pièces sont très inégales, les acteurs pas toujours au top, la mise en scène souvent trop visible. Quand l’on voit ce que l’on aimerait que l’on voie, sans le ressentir, c’est parfois terrible. D’ennui. Mais quand ça marche, c’est merveilleux, iinoubliable de l’émotion en intraveineuse.

J’ai décidé de m’y remettre cette année. Après un atelier d’amateurs assez sympa, une pièce locale prétentieuse et mal jouée, et deux pièces assez bien foutues mais sans magie, j’étais encore en manque avant d’aller voir « La légende de Bornéo » du collectif l’Avantage du Doute. Eux, je les avais déjà vu il y a quelques années, et j’avais beaucoup aimé. Un collectif d’acteurs, sans metteur en scènes, entre le stand up, le comique, et le théâtre militant. Ce coup-ci, les scènes tournaient autour du thème du travail. Et je n’ai pas été déçu : enfin un spectacle drôle et émouvant, avec du texte et des acteurs. A un moment, dans une scène de discussions entre trois personnages, un acteur – celui de l’extrait vidéo – entre dans une énorme colère, se défendant d’être un bourreau de salariés poussés au suicide. Je suis sous l’emprise de cette magie particulière, touché, ému. Un court moment de magie et d’émotion pure, c’est déjà pas si mal. Je me dis que je finirais bien par revivre cela, un peu plus longtemps. Ce soir là, je suis heureux, revigoré.

Une semaine plus tard, c’est au tours des belges de TgStan avec la pièce de Bergmann « Après la répétition ». Une histoire de vieux bonhomme, metteur en scène seul après la répétition, recevant la visite d’une jeune actrice, puis de sa mère, ancienne amante, et encore de la jeune. Tg Stan je connais bien, j’ai vu plusieurs pièces et j’aime particulièrement leur travail. « Après la Répétition » a été filmé pour le cinéma par Bergmann, et je garde également un excellent souvenir de ce film. Dans la file d’attente, je trépigne, impatient.

Au premier mot, je suis irrésistiblement ému. Émotion qui durera jusqu’au dernier rappel. Enfin.

 

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