Les silences du palais

C’est bizarre ces liens, au moment où vous me parlez de musique touareg et de Tinariwen, j’étais en train de préparer un extrait du très beau film tunisien de Moufida Tlali, Les Silences du Palais, que j’ai vu à sa sortie en 1994.
Une musique belle à mourir (Anouar Brahem), des destins de femmes, et celui d’un pays.

a première chanson est une chanson traditionnelle de mariage, la deuxième, celle qui vide la salle, une chanson patriotique du poète Ali Louati. Ce film raconte l’histoire de la mère de la chanteuse, qui est servante du bey de Tunis, avant l’indépendance du pays.

Trouvé sur Wikipédia une critique du film :

« Quand j’étais enfant, explique Moufida Tlatli, on appelait la femme tunisienne « la colonisée du colonisé ». C’est en pensant à ma mère (NDLR : à qui le film est dédié), et au non-dit qui a régné durant toute sa vie, que j’ai écrit ce scénario. Patiemment, minutieusement, obstinément, la cinéaste reconstitue un cérémonial. Chaque soir, ce sont les mêmes gestes de soumission, les mêmes allées et venues entre les cuisines, pleines de vie, et les étages, où l’on ne fait que paraître. La mise en scène privilégie alors visages et regards, dans un décor fastueux et décadent. Regards douloureux des servantes, courbées sous la fatalité ; regards de convoitise des princes sur la beauté d’Alia ; regards inquiets de Khedija sur sa fille, dont elle pressent la destinée… On l’a compris : derrière cette dénonciation des conditions de vie de ses ancêtres, Moufida Tlatli parle en fait du présent. Et ce qu’elle remet en cause, c’est le silence qui, aujourd’hui encore, étouffe la femme tunisienne. »

 

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