Je crois

Cela fait plusieurs fois que je bute bêtement sur la porte fermée de ce salon « discussion de zèbres chrétiens ». Pourtant ce sujet « Vos films préférés sur la foi » m’appelle irrésistiblement. J’ai envie de répondre à cette liste de films :

– Ordet, 1955, Carl Théodor Dreyer
Thérèse, 1986, Alain Cavalier
Sous le soleil de Satan, 1987, Maurice Pialat
L’Evangile selon St Matthieu, 1962, P. Paolo Pasolini
Les 11 fioretti de François d’Assise, 1951, Roberto Rossellini
Stalker, 1979, Andrei Tarkovski
Le procès de Jeanne d’Arc, Carl Théodor Dreyer
L’île, Pavel Lounguine

Je rajoute Les ailes du désir de Wim Wenders Smile

Et de dire combien la plupart de ces films sont importants pour moi. Ordet et Jeanne d’Arc pour la pureté et l’ascèse de ce cinéma, L’évangile selon St Matthieu, un des plus beaux films du monde (j’y rajouterai bien Théorème tiens pour la foi), Stalker, immense ! Combien j’ai aimé Thérèse, combien ce film m’a bouleversé. C’est grâce à Cavalier que j’ai appris qu’une sœur est avant tout amoureuse de Jésus, et Thérèse le dit, crument. Il y a dans Thérèse une scène de danse qui représente pour moi l’image même de la grâce ! Longtemps que je veux faire un petit papier dessus, faut que je m’y attelle…
Et les ailes du désir bien sur. Quel beau sujet que le désir et la foi…
J’y rajouterai volontiers le populaire Que la vie est belle, son savoureux ange gardien, et sa belle leçon de vie. Et bien sur le Décalogue de Kieslowski !

Mais pourquoi j’aime ces films, moi pour qui la foi est un mystère insoluble, ce que je ne peux comprendre ? Moi qui ne suis pas croyant – chrétien je le suis, baptisé, mais bon. Ce mystère de la foi, faut croire que ça m’intéresse.

Je me souviens du baptême de ma filleule, ce jour où j’ai du porter un cierge dans une église, des questions du prêtre débonnaire de cette petite paroisse du Gers : « vous êtes croyants ? », « Non, … vous connaissez ces prières quand même ? », « Non, ah, bon ce n’est pas grave, vous avez l’air d’être une bonne personne, c’est le principal .

Du mariage d’un ami aussi, à l’église, et de ses vœux exprimés devant tout le monde. De mon agacement devant ce simulacre – je savais pertinemment qu’il n’en croyait pas un mot, que c’était pour lui une épreuve, un arrangement social hypocrite.

Je me souviens aussi du seul cours de catéchisme auquel j’ai participé. Je devais avoir 8 ou 9 ans, 10 ? – ma mère est croyante elle, très, et nous avait proposé d’aller suivre ce cours au bout de la cité, derrière le terrain de foot. J’y suis donc allé avec mon petit frère, ai vu, écouté, étonné et sceptique. A un moment donné, le curé a demandé à chaque enfant de venir se confesser, c’en était trop, on s’est barrés en lousdé tous les deux, par la porte de derrière. Ma mère ne m’a plus jamais embêté avec ça Wink.

Ma mère est croyante, mais tout autant superstitieuse Wink. Un cierge et un saint pour retrouver un objet perdu, pour me souhaiter chance avant un examen, pour que je trouve du boulot…

Foi et superstition, ça m’a frappé aussi au Japon combien ce couple est présent. Le fait aussi que l’on se marie shinto (religion animiste et originelle du pays) et que l’on meure bouddhiste zen. Beaucoup de japonais sont pragmatiques avec la religion, ils y puisent ce qui les intéresse, même chez les chrétiens. Même si ils les ont massacré à une époque, et fermé le pays pendant un siècle pour se prémunir de leur prosélytisme.

La folle superstition aussi de mes amis africains. Entre Jésus Christ et magie noire, foi et sortilège, c’est dingue !

Je me souviens aussi du père de cet ami espagnol, vieil anarchiste, qui fréquentait de plus en plus les messes de minuit à Valencia. A l’étonnement de mon ami, il avait répondu cette phrase incroyable : « je ne crois toujours pas en Dieu, mais plus je me rapproche de la mort, plus je me méfie de Satan » !

Et pourtant je ne crois pas. Cette question de la foi, c’est toujours la question sur laquelle je bute dans une discussion avec un croyant – elle ne s’explique pas, n’est pas rationnelle. Peut-être aussi pour ça qu’elle m’intéresse et m’intrique autant…

Le corbeau croasse
Et l´herbe croit
Le crapaud coasse
Et moi je crois
J´ai pas d´apôtre
J´ai pas de croix
Je crois en l´autre
Je crois en moi

E didi é didi é didi-a
E didi é didi é didim
E didi é didi é didi-a
E didi é didi é didim

Le corbeau croasse
Et moi je crois
J´ai pas d´apôtre
J´ai pas de croix
Je crois en l´autre
Je crois en moi
J´ai eu des crises
Crises de foi
Dans les églises
Il fait très froid
Mais une vierge
Me réchauffa
Vierge du même
Signe que moi

E didi é didi é didi-a
E didi é didi é didim
E didi é didi é didi-a
E didi é didi é didim

Le corbeau croasse
Et moi je crois
J´ai pas d´apôtre
J´ai pas de croix
Je crois en l´autre
Je crois en moi
Las que mon âme
Ronge son frein
A Notre-Dame
J´ai pris le train
Si je m´égare
Fermez les yeux
Dans une gare
Je prierai Dieu

E didi é didi é didi-a
E didi é didi é didim
E didi é didi é didi-a
E didi é didi é didim

Le corbeau croasse
Et moi je crois
J´ai pas d´apôtre
J´ai pas de croix
Je crois en l´autre
Je crois en moi
Crois crois crois
E didi é didi é didi-a
E didi é didi é didim

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