L’Idéaliste, Le Rêveur, Le Guérisseur, Le Philosophe Idéaliste, Le Croisé des Valeurs, Le Conciliateur, Le Raccommodeur, Le Médiateur.
Voici la liste des qualificatifs que me renvoie mon profil INFP. Je les prend volontiers tous, mais je ne comprenais pas vraiment celui de Guérisseur. Et voilà que cet après-midi, en ballade avec mon fournisseur présumé Z dont je parle plus haut, tout en devisant Pnl, Mbti, et diverses anecdotes professionnelles et intimes, j’ai soudain fait le lien avec cette notion de guérisseur.
Il m’est arrivé plusieurs fois dans ma vie professionnelle de me retrouver dans d’étonnantes situations : recueillir les pleurs de mes clientes (bah oui, les clients ils ne pleurent pas, ce sont des mâles. Pis on s’en fout). C’est quand même pas banal toutes ces femmes qui s’effondrent en sanglot à mon arrivée, l’une en me montant un paquet hallucinant de paperasses à vérifier, l’autre me narrant ses problèmes de couple, de jalousie, et le mal qu’elle a gérer l’entreprise de son père (très tactile celle là, et corse, réflexe de survie : garder ses distances).
Un jour, on m’a appelé en urgence pour sauver une situation désespérée : la jeune comptable de la boite s’était enfermée à double tour dans son bureau, et ne voulait plus parler à personne. La cause : un dramatique problème d’équilibre de balance. L’angoisse suprême du comptable ! « Je vous jure, Harpo, franchement, je ne vois que vous qui puissiez sauver la situation ! Nous on a tous essayé : l’expert-comptable, son petit ami, sa meilleure amie : rien n’y fait ! ». Et effectivement, elle m’a ouvert sa porte, et après quelques mots de réconfort accompagnés de deux ou trois requêtes, tout allait mieux ! La balance était à nouveau équilibrée, et la comptable libérée. Radieuse.
Bizarre ce nouvel attribut de mon métier : médecin de l’âme (et des comptes).
J’ai bossé quelques temps avec une collègue devenue amie qui était pire que moi ! Elle récoltait absolument toutes les confidences les plus intimes de chacune. Les conseillaient sur leur vie, leur carrière, leur relation au père, à la mère, au mari, à l’amant, aux collègues, supérieurs ou subordonnés. Une vraie éponge. Je me souviens d’un jour où, la rejoignant sur un site, et m’étonnant de la présence d’une qui ne la quittait plus d’une semelle, elle me répondit, compatissante : « ben, tu vois, plus personne ne lui parle ici depuis deux ans. Je suis la première à lui avoir adressé la parole, et depuis… ». On formait un duo d’enfer.
Je me dis aussi que ce n’est peut-être pas par hasard si la quasi totalité de mes premières expériences amoureuses furent avec les nanas les plus flippées que mon petit espace comprenait. Elles devaient trouver chez moi une assurance, un réconfort, je ne sais quoi que mon masque laissait refléter, mais qui n’était basé sur aucune réalité vraiment tangible. Derrière le masque, je n’étais pas plus rassurée qu’elle. Certes pas flippé, mais bon… Et le pire, c’est que je ne supporte pas ça, moi, ce type de relation…