Weird Nightmare : Meditations On Mingus (1992 – Columbia)
01 – Canon, Pt. 1
02 – Meditations on Integration
03 – Canon, Pt. 2
04 – Jump Monk
05 – Weird Nightmare
06 – Work Song
07 – Self-Portrait in Three Colors
08 – Purple Heart
09 – Tonight at Noon
10 – Gunslinging Bird [If Charlie Parker Were a Gunslinger, There’d Be a]
11 – Weird Nightmare Interlude
12 – Reincarnation of a Lovebird/Haitian Fight Song Montage
13 – Open Letter to Duke
14 – The Shoes of the Fisherman’s Wife Are Some Jive Ass Slippers
15 – Oh Lord, Don’t Let Them Drop That Atomic Bomb on Me
16 – Eclipse
17 – Pithecanthropus Erectus
18 – Freedom
19 – Weird Nightmare (Reprise)
« Weird Nightmare, meditations on Mingus » est pour moi une nouvelle petite merveille qui me rappelle le dernier concert d’Un Drame Musical Instantané avec Francis Gorgé… Contrairement à ses habitudes, pour son hommage à Mingus, Willner monte un orchestre fixe composé de Bill Frisell, Art Baron, Don Alias, Greg Cohen, Michael Blair, Gary Lucas, Francis Thumm, accompagnant Elvis Costello, Vernon Reid, Henry Rollins, Charlie Watts, Chuck D, Hubert Selby Jr, Keith Richards, Leonard Cohen, Diamanda Galás, Dr John, Henry Threadgill, Marc Ribot, Geri Allen, Don Byron, Bobby Previte, etc. Ces interminables listes de pointures n’ont pourtant rien du collage. Chaque album est d’une unité merveilleuse tant l’hommage est réel et sincère. L’utilisation des fantastiques instruments d’Harry Partch, entendus ici pour la première fois hors du contexte original, lui confère en plus une tonalité exceptionnelle, percussions envoûtantes, tonalités étranges, timbres inouïs qui fonctionnent parfaitement avec les œuvres d’un des plus grands compositeurs américains, mort il y a 30 ans le 5 janvier 1979, Charles Mingus, dont les textes extraits de son autobiographie Beneath The Underdog (Moins qu’un chien), ouvrage indispensable, justifie une liste de superlatifs, recréation d’une folle énergie.
Jean-Jacques Birgé
Celui-ci j’avoue avoir un peu de mal à l’apprécier. Non pas que ce soit un mauvais album, loin de là. Mais voilà : le Monk, même version rock, c’est encore du Monk, et c’est jubilatoire. Ce Weird Nightmare est bien une méditation sur Mingus, c’est beau, bien joué, le son est magnifique, les percussions ou cordes sont effectivement envoutantes… Mais… Mingus, celui de chair et de sang me manque. Sa pulsation, sa force, sa frénésie. J’ai envie de dire que cet album manque de sève, de sexe. D’ailleurs, quand Dr John entame un « Oh Lord, Don’t Let Them Drop That Atomic Bomb on Me » bluesy et rocailleux à souhait, deux fois sur trois il me sort de la torpeur dans laquelle je m’étais enfoncé. Bon, la piste 15 quand même….
Peut-être que je me suis trompé de saison, et que je dois le ressortir dès les premières brumes automnales…