Des larmes et des rires

Je rebondis sur un post lu ce matin

Vous connaissez ça, quand une émotion vous prend comme ça, d’un coup, à la lecture d’un texte ou en écoutant de la musique ou même apparemment sans raison, au point d’en avoir presque les larmes aux yeux?

Oui je connais, surtout depuis que j’ai découvert ce forum. Je peux pleurer un matin, au réveil, juste en écoutant une chanson, ou tout seul dans ma voiture en laissant mes pensées divaguer. En regardant un film. Ou en discutant tranquillement avec ma compagne. Et je sais bien d’où viennent ces larmes, je les ai contenu si longtemps… Avant, je ne pleurais pas. J’étais un homme, et un homme ça ne pleure pas, ça contient ses émotions. Oh bien sur, dans une salle noire je pouvais lâcher une petite larme, mais me reprenait de suite. Tsss…. Ni vu ni connu, une seconde d’égarement, et hop ! Contrôle !

Je me souviens des quelques larmes qui ont sillonnées mon parcours, elles ne sont pas nombreuses. Petit garçon, je me suis fait molester par un autre petit garçon mais bien plus grand et méchant que moi. Guichard il s’appelait, Daniel je ne crois pas. Le pire, c’est que dans mon souvenir il ressemblait au chanteur : bad boy à belle gueule, cheveux longs, veste en cuir… Pffff, veste en cuir dans un bus scolaire. J’ai pleuré sur ce coup-là, mais ce fut la dernière fois dans ce contexte. Les deuxièmes dont je me souviens furent à retardement, deux ans après le décès d’un amie. La femme qui vivait alors avec moi m’a un jour demandé qui était la petite fille dont j’étais le parrain, sa fille. Au moment de lui expliquer, aucun mot n’est sorti et je me suis écroulé dans ses bras… Les troisièmes j’ai presque honte de le dire, c’est quand mon vieux chien fidèle est mort dans mes bras, un soir. Je me suis caché dans la cuisine pour pleurer, la même femme m’y a surpris, étonnée et émue de me voir ainsi… Les quatrièmes sont plus récentes, encore vives, je ne préfère pas en parler.

Et aujourd’hui, c’est comme si les vannes s’étaient ouvertes par magie, une vraie midinette ! Pfff…

Allez, pour la peine, et pour vous remercier d’avoir lu cette triste litanie de larmes, je vous offre la plus longue scène de pleurs du cinéma : Vive l’amour, de Tsai Min Liang :

Éprouvant n’est-ce pas ? Et pourtant, que ce film est beau !

N’empêche, les rires c’est plus marrant, plus communicatif, bien plus réjouissant ! Et pourtant, quand j’y pense, ben c’est pareil, la même histoire… Je n’ai pas vraiment été ce que l’on appelle un mec jovial. Au rire franc je préférais le sourire, à la blague grivoise l’humour pince sans rire. Ou noir bien sur, comme le café, et sans sucre ! Et surtout bien s’appliquer à ne jamais rire après une vanne ou une pique. Non, ce serait trop facile, et donnerait une indication. Parfois, dans le silence pesant qui suis souvent un de mes traits d’humour, je remarque, souvent au fond, une personne qui pouffe et se retient de rire. On se fait alors un petit clin d’œil, vu qu’on s’est reconnu… Et les fou-rires, dieu que c’est éprouvant ! Quelle absence de contrôle, voyons ! En plus, je ne savais pas faire, mon rire était ridicule, un rire de vieux… Bref, un mec chiant quoi.

Aujourd’hui, je me surprend à rire à gorge déployée, comme ça, sans réfléchir, ni rien contrôler. Et vous savez quoi, parait que je suis beau quand je ris.

Beau comme Greta Garbo est belle dans Ninotckha ?

 

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