Il est tard, et je suis enfin arrivé dans ma petite chambre d’hôtel, désuète et charmante, après une traversée irréelle des hauteurs d’un Rouen sous un léger brouillard. Quelques heures de route, ça permet de réfléchir, tranquille avec soi même. Et même de discuter, vive bluetooth et les smartphones .
Envie de résumer ici deux ou trois trucs qui me reviennent en tête, et de les reposter ici, comme pour les enregistrer définitivement comme miens.
Tout d’abord cette vidéo de Vincent Cespedes : « L’homme expliqué aux femmes »
et ce que j’en disais alors :
Tout d’abord un petit mot sur « les hommes viennent de Mars etc. ». Je l’ai déjà dit de vive voix, mais je n’ai pas du tout été révolté pour ma part par ce foutoir caricatural. Alors oui c’est peut-être un ramassis de préjugés et de clichés, mais les rapports hommes/femmes sont tellement et si souvent eux mêmes des ramassis de préjugés et de clichés que ce truc et bien il permet de commenter un nombre incroyable de situations scabreuses ou d’incompréhensions de la vie de tous les jours. Il peut même aider, énormément, et beaucoup d’hommes et de femmes, si si, j’en suis convaincu. Même des débutants comme moi .
Bien sur, avec Vincent Cespedes, on est largement au dessus. Comme toi, ma première réaction en visionnant cette vidéo a été Waow ! Que tout ceci est intelligent, et éclairant, et recoupe tellement ce que je pense et vis depuis longtemps ! Qu’est-ce qu’on peut traîner comme handicap social avec cette histoire d’homme viril et dominant, qui assure ! Il y a un concept qui a fortement retenu mon attention, c’est cette flemme d’aimer. P’tain que j’ai connu ce truc qui fait que parfois, ben tu préfères ne pas y aller, ta petite tranquillité. Au diable l’enthousiasme, vive la paresse, même d’aimer. Parce qu’aimer ça peut aussi être affronter, pas que partager. Et bien sur encore et toujours assurer… Pfff, que ça me fait mal d’écrire ça !
Remarque, vaut mieux battre sa flemme que sa femme . Ça marche aussi avec tirer, ou traîner, cette phrase ?
Puis, cette vidéo de J.-D. Nordmann : Séminaire: Le Haut Potentiel Intellectuel.
http://vimeo.com/33048739.
Parce que cette vidéo est passionnante, mais aussi peut-être parce que j’ai encore un compte à régler avec l’école.
Et puis, après les hommes et le femmes, l’école et les surdoués, un lien sur surdouance et hérédité : Voix du changement. Trois pdf sur les personnes surdouées et leur famille sur le blog de Anne Juvanteny : les surdoués et leur famille, entre idéalisation et désillusions, et quand l’émotion s’emmêle.
Je me suis également intéressée aux émotions des patients et à leur gestion individuelle et collective, au sein de la famille. C’est par ce biais que j’en suis arrivée à étudier le fonctionnement des personnes surdouées et de leur famille. Sur la base d’observations cliniques, j’ai, en effet, progressivement eu le sentiment d’une spécificité de la posture du surdoué au sein de sa famille que j’ai souhaité vérifier.
Dans ce but, j’ai mené de février à novembre 2012 une recherche sur les personnes surdouées et leur famille.
Plusieurs dizaines de personnes ont contribué à la genèse et à la réalisation de cette recherche : rencontrées pour certaines dans le cadre thérapeutique, professionnel ou personnel, pour d’autres ayant répondu à mon appel à témoignage sur leur parcours de vie. Elles l’ont fait toutes fait avec une authenticité et un engagement qui m’ont touché. Je remercie particulièrement Cécile Bost, auteur du livre « différences et souffrances de l’adulte surdoué » et du blog www.talentdifferent.com qui a relayé ma recherche de témoins sur son site et alimenté ma réflexion des ses recherches sur le sujet.
Ces trois PDF font partie des trois documents les plus intéressants que j’ai lu sur la douance, son origine, et les intrications entre hérédité et famille, et autres systèmes extérieurs. Sur le troisième pdf, Anne Juvanteny ose deux diagrammes : un premier sur les stratégies de gestion de l’émotion, un deuxième proposant une grille de lecture « holistique » du développement des personnes surdouées intégrant l’ensemble des composantes génétiques, familiales, sociales et socio-culturelles. Enfin quelqu’un qui ne se contente pas d’une vision fermée, mais qui intègre l’individu dans son environnement !
Je voulais continuer sur la gestion des émotions, les relations homme/femmes, la notion de puissance, mais là il est trop tard, je commence tôt demain.
Alors, je rapatrie juste cette petite intervention, à laquelle je rajoute une citation de Sade qui m’a fait tilt hier soir, et je reviens commenter tout ceci quand j’aurais plus de temps.
Oui, ton post est touchant, à divers titres, mais plus égoïstement à ce qu’il me renvoie de mon propre comportement.
Je suis arrivé sur ce forum, avec ce rappel de la douance enfouie dans mon adolescence, suite à une rupture, consécutive elle même à un divorce. Avec une question, quasiment unique, plus qu’une question d’ailleurs : un constat. Un constat d’échec relationnel particulièrement mis en relief par cette séparation. La douance, plus qu’une nouvelle grille de lecture, m’a surtout permis de vraiment replonger aux origines et aux racines de ma bulle qui faisaient que j’étais avant tout seul avec moi même avant d’être en relation aux autres. Comme toi, je peux affirmer : j’ai (avais ?) un problème de communication.
Je passe sur les mécanismes de défense et d’adaptation, on commence à bien connaître tout ça sur ce forum. Ce qui m’étonne encore par contre c’est le décalage entre l’image que je donne et ce que je pense être (à ne pas confondre non plus avec ce que je suis), et aussi comment un implicite peut fabriquer des monstres d’incompréhension, surtout dans des cerveaux de super analystes prêt à tout sur-interpréter pour combler le vide ou l’inconnu. Et ma grande victoire de ces derniers temps, elle est toute simple : oser parler, nommer, ressentir. Ne plus filtrer. Communiquer.
J’ai aussi compris que toutes les explications ou théorisations sur nos fonctionnements ne sont souvent qu’auto-justifications de nos automatismes. Faut bien vivre ce que nous sommes, et trouver la juste gratification. Quitte à se mentir soi-même, pas grave.
J’en suis aux balbutiements, on ne s’improvise pas grand communiquant en quelques mois, ni ne s’assoie sur des dizaines d’années de mécanisme de défense. Mais pfff… rendre les choses simples libère d’un poids énorme, avec une facilité déconcertante. La légèreté, j’en rêvais ; je commence à en deviner le parfum.
Ps (après avoir lu ton dernier post) : la perle rare ? Un vilain petit canard ? Tu veux dire une névrose compatible ? J’aime bien cette idée. Bon, moi je ne la cherche plus…
Il n’est point d’homme qui ne veuille être despote quand il bande
Sade